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Une surprise à hauteur de mes attentes pour une première destination sur le formidable et gigantesque continent de l’Afrique. Incroyable destination musicale, gastronomique et sociale, le Maroc m’apparaît comme un voyage de luxe dans les aventures qu’un backpacker peut souhaiter.
A seulement 30€ d’avion de Marseille, on est plongé dans un autre monde instantanément, où tout le monde est bilingue – voir trilingue, tout se négocie, la route est un chaos monumental, les dédales de rues offrent généreusement des senteurs d’épices en si grande quantité, la cuisine nous fait explorer de nouvelles saveurs, les repas sont parfois partagés ou offerts avec le(s) plus pauvre(s), la religion – l’islam – est si présente que les rues se remplissent et se vident régulièrement à des heures précises inlassablement tous les jours.
Je pourrais continuer longtemps, la liste des différences qui laissent sans voix et stimulent le système limbique de votre cerveau est très longue. Il faut vraiment y être pour s’en rendre compte.
Allez-y ! oui, même juste un week-end de deux jours, ça vaut vraiment la peine et arrêtez la lecture ici, si vous commencez déjà à regarder les billets d’avion !
Fès
C’est là, à la caresse du soleil couchant et perché sur cette ruine surplombant la ville entière – dans cet endroit anciennement très mal fréquenté et interdit aux touristes, que j’ai fait la rencontre de ce Marocain d’une quarantaine d’années accompagné de son ami, qui a passé deux ou trois heures à me raconter l’histoire du Maroc et de cette ville: Fès, dont la médina entière est aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
« Au loin, sur la colline d’en face c’est la partie la plus dangereuse de la ville – un sorte de favelas » me dit-il en français, après une courte discussion en castellano avec des espagnols qui passaient devant nous.
« il y quelques dizaines d’années, ces habitation étaient ici, juste derrière nous et ma famille et moi dormions dans cette grotte qui est en train de s’effondrer aujourd’hui » me montrant du doigt un immense trou dans la colline.
Voici l’histoire de la région telle qu’il me l’a racontée, ou plutôt telle que je m’en souvient. J’espère ne pas trop l’égratigner et retranscrire son message avec véracité:
Fès est l’une des quatre ville impériales du Maroc et le doit certainement en grande partie au passé, celui avant les années 1950.
Imaginez un temps où cette ville était l’une des plus riches du pays ; Entourés d’une grande muraille dont les portes ne sont ouvertes qu’en journée pour éviter les vols et attaques, ses principaux occupants sont de puissantes familles, des dynasties marocaines qui vivent dans des palaces et ne manquent de rien. Les grandes écoles et universités sont enviées partout dans le monde et éduquent une population demandeuse en savoir scientifique et mathématique. L’islam est bien évidemment présent, mais les femmes ne portent pas le voile, il est pratiqué différemment. L’influence de la ville est énorme et le commandeur des croyants y prête une très forte attention et veille à son allégeance. au XIXème siècle, elle est d’ailleurs la capitale du Maroc, jusqu’en 1912.
Malheureusement, aux XXème siècle la sécheresse envahit le pays par vagues, et les peuples du désert ont beaucoup de difficultés à survivre. Les paysans aussi, leurs maisons en pisé s’effondrent sur elles même. Après 1956 c’est l’exode rural, un retour massif en direction des villes, ce qui n’est pas bien accepté par les riches habitants. Les portes sont fermées et les remparts remplissent leur utilité, mais ces peuples n’ont d’autres choix que de rejoindre la ville, alors des bidonvilles sont construits, là juste à côté de cette grotte (oui, celle dont je vous parlais précédemment), sur la colline juste à côté de la ville et petit à petit, jour après jour, les peuples vont trouver place dans la ville. Certains auront la chance d’y être acceptés, de trouver leur place et d’autres construiront une maison dans la colline d’en face (celle que mon ami surnommait « favelas »). Alors évidemment, la pauvreté s’est retrouvée accrue, les vols de plus en plus nombreux et la réputation de la ville ébranlée. Beaucoup des riches familles et dynasties ont fuies Fès pour ces nouvelles villes plus récentes, remplies de buildings et de nouvelles richesses pour ne pas citer Casablanca ou Marrakech.
Alors que pendant quelques années, les luxueux Riad – habitations des riches familles et dynasties – seront abandonnés, aujourd’hui la ville semble trouver son second souffle dans le tourisme. Les palaces familiaux sont devenus des Hôtels de luxe à petit prix – ceux dans lesquels vous dormez quand vous visitez le pays – et la médina qui est inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO démontre chaque jour inlassablement le savoir-faire ancestral du Maroc dans les produits de manufacture en cuir, bronze etc…
Romain DALICHAMP
Les faux guides très insistants qui vous accostent dans la rue et souhaitent absolument vous amener où vous voulez en échange d’une petite pièce sont bien souvent des enfants de cette histoire, victimes de la situation dont le problème est à l’origine la sécheresse. Ils habitent dans ces « favelas, sur la colline d’en face » et souhaitent uniquement s’en sortir. Votre argent c’est de l’argent facile, mais surtout beaucoup beaucoup d’argent pour eux qui s’achète un repas complet et copieux avec moins de 10 dirhams marocains (90 centimes d’euro) ; moins cher que le prix que vous paierez pour votre thé en tant que touriste ^^.
C’est souvent ou ça ou le vol et quand on voit la fermeté avec laquelle est condamnée le vol par les autorités Marocaines et l’Islam, on comprend facilement pourquoi ils sont aussi insistants !
Astuce: Faire un grand sourire, sans s’arrêter de marcher tout en répondant amicalement que vous ne souhaitez aucun des services proposés et en remerciant chaleureusement, éloigne simplement même les guides les plus intrépides 99% du temps :).
Meknès
C’est aussi une des 4 villes impériales du Maroc. J’y suis venu pour célébrer le mariage d’un de mes meilleurs amis et je repart en apprenant que mon grand père y a vécu une vingtaine d’années.
Quel mariage incroyable, c’est difficile à raconter. Des couleurs, des chants, des danses, des portés de mariés, des repas incroyables. Une découverte formidable qui restera a jamais gravée dans ma mémoire. Assurément un des plus beau mariage auxquels j’ai participé, et de loin !
Pour info: la médina ne vaut pas le détour, le marché de poissons intérieur si !